Saint-Eutrope mouillé, Cerises estropiées.
Caprices d'avril font tomber les fleurs, Et trembler les laboureurs.
À la Saint-Vital, Pluie et gel font tout le mal.
À la Sainte-Zita, Le froid ne dure pas.
Le vin d'avril est un vin de Dieu, Le vin de mai est un vin de laquais.
Saint-Marc mouillé au petit jour, C'est de la pluie pour tout le jour.
Avril a trente jours. Si trente et un il avait, Personne ne s'en plaindrait.
Quand il pleut le jour de Saint-Georges, Sur cent cerises, on a quatorze.
Pluie le jour de Sainte-Opportune, Ni cerises, ni prunes.
Tel temps à la Saint-Anselme, Tel temps pendant une semaine
Saint-Théodore, Fleurit chaque bouton d'or.
Saint-Ursmar prend, La dernière neige de l'an.
Avril fait la fleur, Mai en a l'honneur.
Beau temps à la Saint-Anicet, Est l'annonce d'un bel été.
Saint-Drogon pluvieux, An fromenteux.
Quand à Saint-Paterne arrive la saison, La chaleur vient pour de bon.
Si Saint-Lambert est pluvieux, Suivent neuf jours dangereux.
Avril frais et mai chaud, Remplissent les granges jusqu'en haut.
À la Saint-Jules, mauvais temps, N'est pas installé pour longtemps.
S'il gèle à la Saint-Stanislas, On aura deux jours de glace.
Souvent à Saint-Macaire, Reviennent les giboulées d'hiver.
En avril, ne te découvre pas d'un fil, En mai, Fais ce qu'il te plaît !
Mars gris, avril pluvieux, Font l'an fertile et plantureux.
En avril, le sureau doit fleurir, Sinon, le paysan va souffrir.
Au jour de Saint-Prudence, S'il fait du vent, les moutons dansent.
Avril entrant comme un agneau, S'en retourne comme un taureau.
À la Saint-Isidore, si le soleil dore, Le blé sera haut et chenu, Mais le pommier sera nu.
Comme est fait le 3, Est fait le mois.
Au moment où commence avril, L'esprit doit se montrer subtil.
Pluie de Saint-Hugues à Sainte-Sophie, Remplit granges et fournils.
Tandis qu'à leurs oeuvres perverses
Les hommes courent haletants,
Mars qui rit, malgré les averses,
Prépare en secret le printemps.
Pour les petites pâquerettes,
Sournoisement lorsque tout dort,
Il repasse des collerettes
Et cisèle des boutons d'or.
Dans le verger et dans la vigne,
Il s'en va, furtif perruquier,
Avec une houppe de cygne,
Poudrer à frimas l'amandier.
La nature au lit se repose ;
Lui descend au jardin désert,
Et lace les boutons de rose
Dans leur corset de velours vert.
Tout en composant des solfèges,
Qu'aux merles il siffle à mi-voix,
Il sème aux prés les perce-neiges
Et les violettes aux bois.
Sur le cresson de la fontaine
Où le cerf boit, l'oreille au guet,
De sa main cachée il égrène
Les grelots d'argent du muguet.
Sous l'herbe, pour que tu la cueilles,
Il met la fraise au teint vermeil,
Et te tresse un chapeau de feuilles
Pour te garantir du soleil.
Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : Printemps, tu peux venir !
[ Premier sourire du printemps ]
Poèmes de Théophile Gautier
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