Le 1er juin : Bon soleil de juin, n'a jamais ruiné personne. Eau de juin, ruine le moulin. Si juin fait la quantité, septembre fait la qualité. S'il pleut à la Saint-Trinité, le blé diminue de moitié. Beau mois de juin, change l'herbe en beau foin. Pluie de Saint-Révérien, belles avoines, maigre foin. Qu'il tonne en mai, nous battrons en juin.
Le 2 juin : Saint-Marcellin, bon pour l'eau, bon pour le vin. À la Saint-Pothin, bonhomme, sème ton sarrasin.
Le 3 juin : Beau temps en juin, abondance de grain. Le temps qu'il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois. À la Sainte-Clotilde, de fleur en buisson, abeille butine à foison.
Le 4 juin : Prépare autant de tonneaux, qu'en juin il y aura de jours beaux. En juin, brume obscure, trois jours seulement dure. Mauvais temps le jour de Sainte-Marthe, n'est rien car il faut qu'il parte.
Le 5 juin : Qui en juin se porte bien, au temps chaud ne craindra rien. Prépare autant de tonneaux qu'en juin tu compteras de beaux jours.
Le 6 juin : La pluie de juin, fait belle avoine et maigre foin. Les bains que prend Saint-Norbert, inondent toute la terre.
Le 7 juin : En juin trop de pluie, et le grenier vide s'ennuie. Juin froid et pluvieux, tout l'an sera grincheux.
Le 8 juin : S'il pleut à la Saint-Médard, la récolte est au quart. S'il pleut à la Saint-Médard, le tiers des biens est au hasard. Saint-Médard éclairci, fait le grenier farci. S'il pleut le jour de la Saint-Médard, si t'as pas de vin, tu auras du lard. S'il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard, À moins que Saint-Barnabé, ne vienne l'arrêter.
Le 9 juin : Juin fait pousser le lin, et juillet le rend fin.
Le 10 juin : À la Saint-Landry, s'il tonne restera vide la tonne. Juin juillet en fraîcheur, en août orages et chaleurs.
Le 11 juin : À la Saint-Barnabé, canards potelés. À la Saint-Barnabé, le seigle perd pied. À la Saint-Barnabé, la faux au pré. Blé fleuri à la Saint-Barnabé, donne abondance et qualité. À la Saint-Barnabé, fauche ton pré.
Le 12 juin : Abeilles en mai valent un louis d'or, abeilles en juin c'est chance encore.
Le 13 juin : Saint-Antoine ouvre le derrière des poules. Pour la Saint-Antoine, les jours croissent comme la barbe d'un moine.
Le 14 juin : À la Saint-Rufin, cerises à plein jardin.
Le 15 juin : À la Saint-Augustin, le soleil a grillé le serpolet et le thym. Pluie de Saint-Guy, c'est tout l'an qui rit.
Le 16 juin : Si le jour de Saint-Fargeau la lune se fait dans l'eau, le reste du mois est beau. S'il pleut le jour de Saint-Cyr, le vin diminue jusqu'à la tire. S'il pleut à la Saint-Gervais, pour les blés c'est signe mauvais. Pluie de Saint-Aurélien, bel avoine et mauvais foin.
Le 17 juin : Soleil à la Saint-Hervé, fait présager d'un bel été.
Le 18 juin : Pluie de Saint-Léonce, pour trente jours s'annonce.
Le 19 juin : Saint-Gervais, quand il est beau, tire Médard et Barnabé de l'eau.
Le 20 juin : Pluie d'orage à la Saint-Sylvère, c'est beaucoup de vin dans le verre.
Le 21 juin : Les récoltes auront trop froid, s'il fait du vent à Saint-Leufroy. été bien doux, hiver en courroux.
Le 22 juin : À la Saint-Alban, on peut poser ses vêtements.
Le 23 juin : Le sage dit qu'à la Sainte-Audrey, mieux vaut suer que grelotter.
Le 24 juin : Du jour Saint-Jean, la pluie fait la noisette pourrie. À la Saint-Jean, qui voit une pomme en voit cent. À la Saint-Jean, les jours les plus grands. Pluie à la Saint-Jean, dure longtemps. Avant Saint-Jean, pluie bénite ; après Saint-Jean, pluie maudite. La pluie de Saint-Jean, emporte la noix et le gland. Pour les prunes à la Saint-Jean, qu'on en vole une, on en voit cent. La nuit de Saint-Jean, est la plus longue de l'an.
Le 25 juin : S'il fait beau à la Saint-Guillaume, auras du blé plus que de chaume. Le jour de la Saint-Prosper, n'oublie pas de fumer la terre.
Le 26 juin : En juin trop de pluie, le jardinier s'ennuie.
Le 27 juin : S'il pleut en juin, le jardinier ronge son poing. Temps de la Saint-Fernand, chaleur et soleil riant.
Le 28 juin : Le jour de la Saint-Irénée, c'est l'un des plus beaux de l'année.
Le 29 juin : Quand Saint-Pierre ne lave le chemin, Saint-Martial le fait comme il faut. S'il pleut à la veille de Saint-Pierre, la vigne est réduite en tiers. De Saint Paul la claire journée, nous dénote une bonne année. Saint-Pierre et Paul pluvieux, est pour trente jours dangereux.
Le 30 juin : En fin juin vent du soir, pour le blé bon espoir. Quand Saint-Pierre laisse de la pluie à Saint-Martial, Saint-Martial donne des essaims autant qu'il en faut.
À une amie.
Recueil : L'amie (2003)
Au détour de mon âme, Un doux matin d'été Elle m'est apparue Toute en tendresse, Toute en douceur, À la recherche d'une amie Pour consoler Son coeur meurtri...
Au fleuve de l'amitié Nos sangs se sont mélés, Nos sourires entrelacés Au ciel d'une histoire naissante !
Au creux de mon âme Elle a déposé Son coeur en pleurs, Puis nos regards Se sont reconnus, Soeurs siamoises Orphelines de l'autre, Enfin réunies...
Au fleuve de l'amitié Nos sangs se sont mélés, Nos vies liées à tout jamais Dans une même destinée !
Au fleuve de l'amitié Nos sangs se sont mêlés, La solitude s'est enfuie Chassée par nos mains unies !
Véronique Audelon.
Juin
Dans cette vie ou nous ne sommes Que pour un temps si tôt fini, L’instinct des oiseaux et des hommes Sera toujours de faire un nid ;
Et d’un peu de paille ou d’argile Tous veulent se construire, un jour, Un humble toit, chaud et fragile, Pour la famille et pour l’amour.
Par les yeux d’une fille d’Ève Mon coeur profondément touché Avait fait aussi ce doux rêve D’un bonheur étroit et caché.
Rempli de joie et de courage, A fonder mon nid je songeais ; Mais un furieux vent d’orage Vient d’emporter tous mes projets ;
Et sur mon chemin solitaire Je vois, triste et le front courbé, Tous mes espoirs brisés à terre Comme les oeufs d’un nid tombé.
François Coppée, Les mois
Charles-Marie LECONTE DE LISLE (1818-1894)
Juin
Les prés ont une odeur d'herbe verte et mouillée, Un frais soleil pénètre en l'épaisseur des bois, Toute chose étincelle, et la jeune feuillée Et les nids palpitants s'éveillent à la fois.
Les cours d'eau diligents aux pentes des collines Ruissellent, clairs et gais, sur la mousse et le thym ; Ils chantent au milieu des buissons d'aubépines Avec le vent rieur et l'oiseau du matin.
Les gazons sont tout pleins de voix harmonieuses, L'aube fait un tapis de perles aux sentiers, Et l'abeille, quittant les prochaines yeuses, Suspend son aile d'or aux pâles églantiers.
Sous les saules ployants la vache lente et belle Paît dans l'herbe abondante au bord des tièdes eaux ; La joug n'a point encor courbé son cou rebelle, Une rose vapeur emplit ses blonds naseaux.
Et par delà le fleuve aux deux rives fleuries Qui vers l'horizon bleu coule à travers les prés, Le taureau mugissant, roi fougueux des prairies, Hume l'air qui l'enivre, et bat ses flancs pourprés.
La Terre rit, confuse, à la vierge pareille Qui d'un premier baiser frémit languissamment, Et son oeil est humide et sa joue est vermeille, Et son âme a senti les lèvres de l'amant.
O rougeur, volupté de la Terre ravie ! Frissonnements des bois, souffles mystérieux ! Parfumez bien le coeur qui va goûter la vie, Trempez-le dans la paix et la fraîcheur des cieux !
Assez tôt, tout baignés de larmes printanières, Par essaims éperdus ses songes envolés Iront brûler leur aile aux ardentes lumières Des étés sans ombrage et des désirs troublés.
Alors inclinez-lui vos coupes de rosée, O fleurs de son Printemps, Aube de ses beaux jours ! Et verse un flot de pourpre en son âme épuisée, Soleil, divin Soleil de ses jeunes amours !
Nuits de juin
L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte La plaine verse au loin un parfum enivrant ; Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte, On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.
Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ; Un vague demi-jour teint le dôme éternel ; Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure, Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Victor Hugo, Les rayons et les ombres
Soir d’été
Si vous tendez un peu l’oreille Quand le soleil A fait flamboyer le jardin Et que son dernier rayon dore Encore Au seuil du soir Votre arrosoir Ecoutez bien : Vous entendrez tout doux, tout doux, Dans tous les coins Ivres d’odeurs Vous entendrez,à petits coups, Dans tous les coins, boire les fleurs.
(Maurice Carême)
Invité Invité
Sujet: Re: Pour JUIN 2013 Dim 2 Juin - 18:29
deux petits
Joie
Joie de je ne sais quoi, Joie du vent, joie de la feuille, Joie flamme d’écureuil, Joie de myrtille au bois.
Joie d’être un peu de givre Sur la branche au printemps, Joie de ne jamais suivre Que les chemins montants.
Joie d’être tout à coup, Sans même le vouloir, Cet appel de coucou, Ce reflet de miroir.
Ne pouvoir que crier, Crier, crier encor Des mots comme un pont d’or Sur une eau débordée.
Embrasser un bouleau Pour tenir contre moi Quelque chose de beau, Quelque chose de droit.
Sans pouvoir apaiser Ni la nuit ni le jour, Cette envie de parler Au ciel de mon amour.
Ce plaisir de bercer Le monde dans mes bras, D’entrer dans une ronde Avec n’importe quoi
Et d’être devenu Joie de vent, joie de feuille, D’être myrtille au bois Et flamme d’écureuil
Et sans jamais savoir Ni pourquoi ni comment Je traverse en miroir Tous les palais du temps.
(Maurice Carême)
Du bleu ?
Du bleu ? J’en ai plein mon enfance Où fleurissaient des champs immenses De lin. Du bleu ? J’en ai dans ma rivière Où je trempais, dans la lumière Mes mains.
J’ai aussi du bleu de bleuets Mûri au creux chaud des juillets De lune, Du bleu de fable et de faisan Que l’on peut aller cueillir sans Fortune.
Du bleu de ciel et d’ancolie, J’en ai l’âme toute remplie Aussi, Et, débordant de tous mes coffres, Du bleu de Chat botté que j’offre Ici.
Mais mon bleu le plus délectable, Autour du pain bis sur la table, Luisait Lorsque, pour nos humbles agapes, Ma mère déployait la nappe De mai.
j'utilise un de ces tissus là pour mon mai oui mais lequel, je monte la bricole à la main petit biais assorti au tissu aucune idée de ce que cela va donner mais pour l'instant c'est beau