nous voilà à la moitié de l'année
01 Thierry A la saint-Thierry, aux champs jour et nuit.
02 Martinien, Visitation S'il pleut à la visitation, pluie à discrétion
03 Thomas, Anatole A saint-Anatole, confitures sans la casserole
04 Florent, Berthe Pour la sainte-Berthe se cueille l'amande verte, si elle n'est pleine que de lait il faut laisser mûrir le blé
05 Antoine, Zoé Chaud juillet sur frais juin, peu de blé mais bon vin
06 Mariette Ciel de juillet rouge au matin, est un pluvieux voisin
07 Raoul Juillet c'est le mois des moissons, on met la faux au sillon
08 Thiébaut A la saint-Thiébaut sème tes raves arrache tes aulx
09 Amandine, Procule Après saint-Procule arrive la canicule
10 Ulrich, Félicité Le jour de la saint-Félicité est un beau jour dans l'année
11 Benoît Qui dort en juillet jusqu'au soleil levant, mourra pauvre finalement
12 Olivier, Savin Rosée du jour de saint-Savin, est dit-on rosée de vin
13 Henri, Joël Quoi que fasse saint-Henri, le paysan en rit
14 Fête nationale française, Camille De juillet chaud vient un automne, pendant lequel souvent il tonne
15 Donald Jamais en juillet sécheresse n'a causé la moindre détresse
16 Notre Dame Mont-Carmel En juillet mois d'abondance, le pauvre a toujours sa pitance.
A la fête du Mont-Carmel mieux vaut chèvre que vache à lait.
17 Charlotte, Alexis A saint-Alexis, foin occis
18 Frédéric Juillet, orage de nuit, peu de mal, mais que de bruit!
19 Arsène De juillet la chaleur, fait de septembre la valeur
20 Marina, Marguerite S'il pleut à sainte-Marguerite, les noix seront gâtées bien vite
21 Victor A saint-Victor le moissonneur ne dort.
S'il pleut à la Saint-Victor, la récolte n'est pas d'or.
22 Marie-Madeleine A la sainte-Madeleine les noix sont pleines, à la saint-Laurent mets le couteau dedans.
Sainte-Madeleine pluie amène.
23 Brigitte Nuages de la sainte-Brigitte, par le soleil sont chassés vite
24 Christine A la sainte-Chrisitine, coupe le blé plie l'échine
25 Jacques Si Jacques l'Apôtre pleure, bien bien peu de glands il demeure
26 Anne De saint-Anne à saint-Laurent, plante des raves en tout temps
27 Nathalie A la sainte-Nathalie, temps joli
28 Samson Si le jour de saint-Samson le pinson est au buisson, tu peux bon vigneron défoncer ton poinçon
29 Marthe A sainte-Marthe, prunes mûres bonne tarte
30 Juliette Bon fermier, à la sainte-Juliette doit vendre ses poulettes
31 Ignace de Loyola, Germain Chaleur du jour de saint-Germain, met à tous le pain dans la main
Nous fêtons les Cancers et les Lions
Ange du mois :
Verchiel
Arbre du mois :
Chêne
Fleurs du mois :
Lys et Pâquerette
Animal du mois :
Cerf
Oiseau du mois :
Aigle
Métal du mois :
Or
Pierres du mois :
Rubis et Cornaline
Offrez à un ami
Louis-Honoré FRÉCHETTE (1839-1908)
Juillet
Depuis les feux de l'aube aux feux du crépuscule,
Le soleil verse à flots ses torrides rayons ;
On voit pencher la fleur et jaunir les sillons
Voici les jours poudreux de l'âpre canicule.
Le chant des nids a fait place au chant des grillons ;
Un fluide énervant autour de nous circule ;
La nature, qui vit dans chaque animalcule,
Fait frissonner d'émoi tout ce que nous voyons.
Mais quand le boeuf qui broute à l'ombre des grands chênes
Se tourne haletant vers les sources prochaines,
Quel est donc, dites-vous, ce groupe échevelé
Qui frappe les échos de ses chansons rieuses ?
Hélas ! c'est la saison des vacances joyeuses...
Comme il est loin de nous ce beau temps envolé !
Poème « D'un vanneur de blé aux vents » de Joachim du Bellay
A vous, troupe légère,
Qui d'aile passagère
Par le monde volez,
Et d'un sifflant murmure
L'ombrageuse verdure
Doucement ébranlez,
J'offre ces violettes
Ces lis et ces fleurettes
Et ses roses ici,
Ces vermeillettes roses,
Toutes fairement écloses,
Et ces oeillets aussi.
De votre douce haleine
Eventez cette plaine,
Eventez ce séjour,
Cependant que j'ahanne
A mon blé que je vanne
A la chaleur du jour.
Victor Hugo (1802-1885).
Recueil : Les orientales (1829).
Les bleuets.
Tandis que l'étoile inodore
Que l'été mêle aux blonds épis
Emaille de son bleu lapis
Les sillons que la moisson dore,
Avant que, de fleurs dépeuplés,
Les champs aient subi les faucilles,
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Entre les villes andalouses,
Il n'en est pas qui sous le ciel
S'étende mieux que Peñafiel
Sur les gerbes et les pelouses,
Pas qui dans ses murs crénelés
Lève de plus fières bastilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Il n'est pas de cité chrétienne,
Pas de monastère à beffroi,
Chez le Saint-Père et chez le Roi,
Où, vers la Saint-Ambroise, il vienne
Plus de bons pèlerins hâlés,
Portant bourdon, gourde et coquilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Dans nul pays, les jeunes femmes,
Les soirs, lorsque l'on danse en rond,
N'ont plus de roses sur le front,
Et n'ont dans le cœur plus de flammes ;
Jamais plus vifs et plus voilés
Regards n'ont lui sous les mantilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
La perle de l'Andalousie,
Alice, était de Peñafiel,
Alice qu'en faisant son miel
Pour fleur une abeille eût choisie.
Ces jours, hélas ! sont envolés !
On la citait dans les familles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Un étranger vint dans la ville,
Jeune, et parlant avec dédain.
Etait-ce un maure grenadin ?
Un de Murcie ou de Séville ?
Venait-il des bords désolés
Où Tunis a ses escadrilles ?...
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
On ne savait. – La pauvre Alice
En fut aimée, et puis l'aima.
Le doux vallon du Xarama
De leur doux péché fut complice.
Le soir, sous les cieux étoilés,
Tous deux erraient par les charmilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
La ville était lointaine et sombre ;
Et la lune, douce aux amours,
Se levant derrière les tours
Et les clochers perdus dans l'ombre,
Des édifices dentelés
Découpait en noir les aiguilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Cependant, d'Alice jalouses,
En rêvant au bel étranger,
Sous l'arbre à soie et l'oranger
Dansaient les brunes andalouses ;
Les cors, aux guitares mêlés,
Animaient les joyeux quadrilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
L'oiseau dort dans le lit de mousse
Que déjà menace l'autour ;
Ainsi dormait dans son amour
Alice confiante et douce.
Le jeune homme aux cheveux bouclés,
C'était don Juan, roi des Castilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Or c'est péril qu'aimer un prince.
Un jour, sur un noir palefroi
On la jeta de par le roi ;
On l'arracha de la province ;
Un cloître sur ses jours troublés
De par le roi ferma ses grilles…
Allez, allez, ô jeunes filles,
Cueillir des bleuets dans les blés !
Le 13 avril 1828.
Louis FONTAS
Le Bleuet
Elégant est le nom de cette fleur des champs !
Sa couleur séduisit un peintre magicien,
Possédant le doigté d'un brillant musicien,
Qui sut ornementer les livres de plains-chants.
On admire de près sa belle inflorescence,
Excellemment classée parmi les centaurées,
Côtoyant les épis et leurs têtes dorées
D'un blé appesanti par son efflorescence.
Et cette fleur d'azur, dite fleur du Centaure,
Expose, dès que luit la souriante aurore,
A nos regards charmés son bleu digne d'honneur.
Son capitule a la particularité
D'être un faisceau compact de fleurs porte-bonheur,
Symbole bien vivant de Solidarité.