UN PEU EN RETARD MAIS C'eST BEAU
Pour ma mère
Il y a plus de fleurs
Pour ma mère, en mon coeur,
Que dans tous les vergers ;
Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon coeur,
Que dans le monde entier ;
Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon coeur,
Qu'on en pourrait donner.
L'oiseau et moi
Oui, c'est avec
Le bout de ses ailes trempées
De rosée
Qu'un oiseau envoie les baisers
Qui tremblent dans son bec
Et moi, c'est en nouant
Mes bras rieurs
Au cou de ma maman,
Que je lui donne les baisers
De l'oiseau léger
Qui chante dans mon coeur.
J'aime ma mère
J’aime ma sœur
Pour ses yeux clairs,
J’aime mon frère
Pour sa candeur.
J’aime mon père
Pour sa douceur
Et je ne dois
Sûrement pas
Dire pourquoi
J’aime ma mère.
Je me demande
Même parfois
Si je ne l’aime
Pas plus que moi.
N’est-elle pas
La vraie lumière
Qui nous éclaire,
Ma sœur, mon frère,
Mon père et moi ?
Te remercierai-je...
Te remercierai-je jamais assez
De m'avoir mis au monde
Et de m'avoir donné
Tant d'arbres à aimer,
Tant d'oiseaux à cueillir
Tant d'étoiles à effeuiller,
Tant de mots à faire chanter,
Tant de coeurs à comprendre,
Tant de jeunes filles à entendre,
Tant de mains d'hommes à serrer
Et une âme de petit enfant
Qui me demande à l'existence
Qu'un peu de brise pour son cerf-volant.
Maman
J’ai de toi une image
Qui ne vit qu’en mon cœur.
Là tes traits sont si purs
Que tu n’as aucun âge.
Là, tu peux me parler
Sans remuer les lèvres ;
Tu peux me regarder
Sans ouvrir les paupières.
Et lorsque le malheur
M’attend sur le chemin,
Je le sais par ton cœur
Qui bat contre le mien.
Mère
Tu es belle, ma mère,
Comme un pain de froment.
Et, dans tes yeux d'enfant,
Le monde tient à l'aise.
Ta chanson est pareille
Au bouleau argenté
Que le matin couronne
D'un murmure d'abeilles.
Tu sens bon la lavande,
La cannelle et le lait ;
Ton coeur candide et frais
Parfume la maison.
Et l'automne est si doux
Autour de tes cheveux
Que les derniers coucous
Viennent te dire adieu.
La mère
Merles, chantez ! Voici ma mère.
Fleurissez tant que vous pouvez,
Les lilas et les cerisiers !
Soleil, faites votre lumière
Plus bondissante qu'une eau vive !
Courez, le vent ! Ma mère arrive ;
Regardez comme les carreaux
Rient de refléter son image
Juste au moment où le sureau
Encadre de fleurs son visage !
Regardez comme la cuisine
Pour la recevoir s'illumine !
Ouvrez toutes grandes les portes.
Dépêchez-vous, que l'on apporte
Ici les fruits, le meilleur vin
Et toutes les fleurs du jardin.
Voici ma mère maintenant
Dans la maison de son enfant.
Nuits de juin
L’été, lorsque le jour a fui, de fleurs couverte
La plaine verse au loin un parfum enivrant ;
Les yeux fermés, l’oreille aux rumeurs entrouverte,
On ne dort qu’à demi d’un sommeil transparent.
Les astres sont plus purs, l’ombre paraît meilleure ;
Un vague demi-jour teint le dôme éternel ;
Et l’aube douce et pâle, en attendant son heure,
Semble toute la nuit errer au bas du ciel.
Victor Hugo, Les rayons et les ombres
Les dictons du mois juin.
Le 1er juin -
Bon soleil de juin, n'a jamais ruiné personne.
Eau de juin, ruine le moulin.
Si juin fait la quantité, septembre fait la qualité.
S'il pleut à la Saint-Trinité, le blé diminue de moitié.
Beau mois de juin, change l'herbe en beau foin.
Pluie de Saint-Révérien, belles avoines, maigre foin.
Qu'il tonne en mai, nous battrons en juin.
Le 2 juin -
Saint-Marcellin, bon pour l'eau, bon pour le vin.
À la Saint-Pothin, bonhomme, sème ton sarrasin.
Le 3 juin -
Beau temps en juin, abondance de grain.
Le temps qu'il fait en juin le trois, sera le temps de tout le mois.
À la Sainte-Clotilde, de fleur en buisson, abeille butine à foison.
Le 4 juin -
Prépare autant de tonneaux, qu'en juin il y aura de jours beaux.
En juin, brume obscure, trois jours seulement dure.
Mauvais temps le jour de Sainte-Marthe, n'est rien car il faut qu'il parte.
Le 5 juin -
Qui en juin se porte bien, au temps chaud ne craindra rien.
Prépare autant de tonneaux qu'en juin tu compteras de beaux jours.
Le 6 juin -
La pluie de juin, fait belle avoine et maigre foin.
Les bains que prend Saint-Norbert, inondent toute la terre.
Le 7 juin -
En juin trop de pluie, et le grenier vide s'ennuie.
Juin froid et pluvieux, tout l'an sera grincheux.
Le 8 juin -
S'il pleut à la Saint-Médard, la récolte est au quart.
S'il pleut à la Saint-Médard, le tiers des biens est au hasard.
Saint-Médard éclairci, fait le grenier farci.
S'il pleut le jour de la Saint-Médard, si t'as pas de vin, tu auras du lard.
S'il pleut à la Saint-Médard, il pleut quarante jours plus tard,
À moins que Saint-Barnabé, ne vienne l'arrêter.
Le 9 juin -
Juin fait pousser le lin, et juillet le rend fin.
Le 10 juin -
À la Saint-Landry, s'il tonne restera vide la tonne.
Juin juillet en fraîcheur, en août orages et chaleurs.
Le 11 juin -
À la Saint-Barnabé, canards potelés.
À la Saint-Barnabé, le seigle perd pied.
À la Saint-Barnabé, la faux au pré.
Blé fleuri à la Saint-Barnabé, donne abondance et qualité.
À la Saint-Barnabé, fauche ton pré.
Le 12 juin -
Abeilles en mai valent un louis d'or, abeilles en juin c'est chance encore.
Le 13 juin -
Saint-Antoine ouvre le derrière des poules.
Pour la Saint-Antoine, les jours croissent comme la barbe d'un moine.
Le 14 juin -
À la Saint-Rufin, cerises à plein jardin.
Le 15 juin -
À la Saint-Augustin, le soleil a grillé le serpolet et le thym.
Pluie de Saint-Guy, c'est tout l'an qui rit.
Le 16 juin -
Si le jour de Saint-Fargeau la lune se fait dans l'eau, le reste du mois est beau.
S'il pleut le jour de Saint-Cyr, le vin diminue jusqu'à la tire.
S'il pleut à la Saint-Gervais, pour les blés c'est signe mauvais.
Pluie de Saint-Aurélien, bel avoine et mauvais foin.
Le 17 juin -
Soleil à la Saint-Hervé, fait présager d'un bel été.
Le 18 juin -
Pluie de Saint-Léonce, pour trente jours s'annonce.
Le 19 juin -
Saint-Gervais, quand il est beau, tire Médard et Barnabé de l'eau.
Le 20 juin -
Pluie d'orage à la Saint-Sylvère, c'est beaucoup de vin dans le verre.
Le 21 juin -
Les récoltes auront trop froid, s'il fait du vent à Saint-Leufroy.
Été bien doux, hiver en courroux.
Le 22 juin -
À la Saint-Alban, on peut poser ses vêtements.
Le 23 juin -
Le sage dit qu'à la Sainte-Audrey, mieux vaut suer que grelotter.
Le 24 juin -
Du jour Saint-Jean, la pluie fait la noisette pourrie.
À la Saint-Jean, qui voit une pomme en voit cent.
À la Saint-Jean, les jours les plus grands.
Pluie à la Saint-Jean, dure longtemps.
Avant Saint-Jean, pluie bénite ; après Saint-Jean, pluie maudite.
La pluie de Saint-Jean, emporte la noix et le gland.
Pour les prunes à la Saint-Jean, qu'on en vole une, on en voit cent.
La nuit de Saint-Jean, est la plus longue de l'an.
Le 25 juin -
S'il fait beau à la Saint-Guillaume, auras du blé plus que de chaume.
Le jour de la Saint-Prosper, n'oublie pas de fumer la terre.
Le 26 juin -
En juin trop de pluie, le jardinier s'ennuie.
Le 27 juin -
S'il pleut en juin, le jardinier ronge son poing.
Temps de la Saint-Fernand, chaleur et soleil riant.
Le 28 juin -
Le jour de la Saint-Irénée, c'est l'un des plus beaux de l'année.
Le 29 juin -
Quand Saint-Pierre ne lave le chemin, Saint-Martial le fait comme il faut.
S'il pleut à la veille de Saint-Pierre, la vigne est réduite en tiers.
De Saint Paul la claire journée, nous dénote une bonne année.
Saint-Pierre et Paul pluvieux, est pour trente jours dangereux.
Le 30 juin -
En fin juin vent du soir, pour le blé bon espoir.
Quand Saint-Pierre laisse de la pluie à Saint-Martial,
Saint-Martial donne des essaims autant qu'il en faut.